Just let me help you ~ Tara & Ciara

Les heures s’allongent mais le travail n’en finit pas. Le soir tombera bientôt sur la petite île, mais ça ne veut pas dire que la journée prend fin pour Ciara. Non, là où elle est, il y a toujours du travail, à toutes les heures du jour comme de la nuit. Ce n’est pas une surprise, elle le savait parfaitement en choisissant ce métier d’infirmière, et le travail ne lui fait pas peur. Au contraire, elle aime se sentir utile, voir les patients aller mieux, se rétablir, ça lui donne de l’espoir à Ciara. Et tant qu’il y a de la vie, il y en a de l’espoir. Elle a conscience que c’est une manière bien naïve de voir le monde, évidemment qu’elle le sait. Mais ça ne change rien, elle veut continuer à voir les choses ainsi, parce que c’est ce qui la fait avancer. Son optimisme, ses proches, elle n’a besoin que de ça Ciara. De l’île en elle-même aussi, évidemment. Elle a besoin des balades fréquentes en bord de mer, besoin de sentir l’air marin sur son visage, mais pour l’heure il ne faut pas qu’elle pense à ça. Elle va être à l’hôpital pour encore une partie de la soirée, elle ne doit pas commencer à penser au dehors tout de suite. Et elle ne le fera pas, puisqu’elle est avec l’une de ses plus vieilles amies. La cafétéria d’un hôpital n’est pas le lieu le plus joyeux de l’île, mais contre toute attente, on y fait tout de même du bon café. Elle en a d’ailleurs une tasse dans les mains Ciara, tandis qu’elle parle à Tara d’un détail concernant son mariage qui arrivera dans quelques mois. Ce n’est pas si commun que la jeune femme parle d’elle-même. D’ordinaire, elle fait partie de ces gens modestes, discrets, qui ne parlent d’eux que lorsqu’ils le doivent vraiment. Ciara, elle a toujours préféré parler des autres. Pas en colportant des ragots ou des mensonges, bien sûr que non, mais simplement parce qu’elle pense aux autres avant de penser à elle-même. Mais il faut dire ce qui est, depuis qu’elle est fiancée, le sujet du mariage revient assez souvent sur les lèvres de la blonde. Ce n’est pas quelque chose qu’elle fait exprès, à vrai dire c’est même plutôt inconscient, mais c’est tout de même bien présent, puisqu’elle a toujours été de nature bavarde. Les minutes passent, et elle sent bien pourtant que l'attention de Tara diminue. Elle parle seule Ciara, puisque son amie n’écoute pas ses paroles. Elle ne s’en vexe pas, non, il en faudrait beaucoup plus pour qu’elle s'énerve, mais il y  tout de même une pointe de curiosité qui s’insinue en elle. Alors elle s'arrête, elle observe, analysant la situation. Et elle ne tarde pas à comprendre l’islander. Un homme s’approche, des regards s’accrochent et un bonjour s'échange. Ciara reste silencieuse, alors que son amie regarde l’homme s'éloigner, c'est bien elle qu’elle épie. Elle sait parfaitement de qui il s’agit, cet homme est un de ses collègues, un interne dans cet hôpital. Elle ne sait juste pas comment son amie a pu faire sa connaissance. « Tara… c’était quoi ça ? » Le sourire présent sur les lèvres de la jeune femme s’agrandit au fil des secondes, parce qu’elle imagine déjà les excuses que son amie pourra lui dire. En vingt-cinq ans, elle a eu le temps d’apprendre à la connaître plutôt bien, ce qui fait qu’aujourd’hui, elle peut sans trop de mal anticiper les réactions de la brune. Elle sait parfaitement que sa présence ici n’est pas joyeuse, elle n’est pas idiote Ciara, elle sait parfaitement que son amie souffre de voir sa mère ici. Mais elle sait aussi que c’est humain de ressentir plusieurs choses en même temps, et peut-être que ce n’est pas une si mauvaise chose. « Tu le connais ? » La réponse semble évidente, mais c’est aussi fort possible que la jeune femme se trompe. Après tout, elle ne connaît pas tout de la vie de Tara et elle pourrait facilement ignorer une amitié, ou un lien quelconque, avec l’interne qui vient de passer.

Cette journée avait plutôt bien commencé et franchement ce n’était pas pour te déplaire. Cela faisait un petit moment que les jours étaient quelques maussades et du coup tu avais tendance à te morfondre et rester seule. Ta sœur bouffé d’air avait été la soirée avec Mabel pour son 21ème anniversaire. Mais aujourd’hui c’était un autre jour. En te levant tu avais filé à la douche car malgré ta bonne humeur tu resteras toujours toi et tu étais encore en retard. Après cela tu avais fini par avaler un vieux muffin de la veille et un verre de jus d’orange, pour ta dose de vitamine. Ravie de voir ce temps radieux, tu étais partie en direction du café. En ouvrant tu fus étonnée que la porte de derrière soit ouverte, tu te méfias en rentrant. Tu constatas simplement le désordre des visiteurs de la nuit. Après une longue inspection des services de police tu pus reprendre le boulot, d’abord en nettoyant la salle puis en servant les clients qui avaient bien voulu franchir la porte ce jour là. A ta pause tu pris les temps de manger réellement.Tu avais une fâcheuse tendance à manger liquide alors tu pris un plat à emporter dans le restaurant du coin et tu te faufilas dans la salle de repose. Tu n’étais qu’à moitié de ta journée et tu savais que qu’elle allait finir pas aussi bien qu’elle n’avait commencé, car les visite à l’hôpital n’était jamais très joyeuse. En quittant ton service tu décidas de passer directement par l’hôpital. En montant dans les étages tu te demandas s’il était là puisque finalement tu y allais plus tôt que d’habitude. Quelle fut ta surprise lorsque tu rencontras d’abord Ciara dans les couloirs. Tu savais qu’elle étais ici mais depuis que tu venais régulièrement vous ne vous étiez pas croisé souvent. Et ça faisait du bien de la voir fallait bien l’avouer. Tu lui avais donné rendez-vous à la caféteria de l’hôpital lors de sa pause. Tu savais que ta mère ne resterait pas éveillée tout ce temps donc tu pouvais te permettre de t’éclipser un peu.
Ton café en maint tu écoutas ton amie te parler de son mariage. C’est vrai tu l’avais presque oublié avec tout cela, mais Ciara allait se marier. Quelque part au fond de toi tu l’enviais un peu car elle avait quelqu’un sur qui compter. Et parfois tu le reconnaissais avoir quelqu’un n’était peut être pas un luxe lorsque que tu étais dans ta situation. Ton esprit vagabondait un peu car dans ce même laps de temps il apparut. Il était donc là, tu avais totalement perdu le fil de la conversation avec Ciara. Tu l’observais lui, tu étais comme happée par lui. Et visiblement Ciara l’avait bien remarqué … Tu repris tes esprits lorsqu’elle t’appela par ton prénom. Ca… Ca … Ca quoi ? Oui bon d’accord peut être que tu pouvais être un livre ouvert parfois, surtout dans ces moments vulnérable car tu n’avais jamais rien ressenti de tel. D’ailleurs tu ne savais pas l’expliquer réellement ce que c’était que « ça ». La encore tu n’avais entendu que la moitié de la question de Ciara. - Hein ? Euh… Oui… C’est l’interne qui suit ma mère pourquoi ? Pourquoi, posait-elle la question elle travaillait ici elle devait bien savoir ses patients non ? - Tu disais quoi avant que... tu toussotas, - Ton mariage ah oui ! Ne t’en fait pas tout va se dérouler pour le mieux j’en suis certaine. Ce dont tu n’étais pas certaine, c’était de ta réponse au sujet du mariage tu ne l’avais tellement pas écouter que tu avais répondu cela au hasard. Mais tu voulais tellement expédier le sujet monsieur interne que tu aurais trouvé n’importe quoi.

Ca lui fait du bien à Ciara de couper sa journée ainsi, de prendre du temps pour partager un café avec une amie, avant de reprendre de plus belle les soins qu’elle donne aux patients. Elle aime son métier, aider les gens est une chose qu’elle ne pourrait pas s’arrêter de faire, mais tout le monde a parfois besoin d’une pause. Alors elle profite de ce moment avec Tara, pauvre Tara qui ne se trouve pas dans cet hôpital pour de très bonnes raisons. Rares sont les personnes qui s’y trouve par envie ou plaisir de toute façon, seul le personnel peut parfois voir des bons côtés à ce lieu. Alors Ciara, elle fait son possible pour ne égailler un peu la conversation, faire en sorte qu’elle ne tourne pas autour d’idées noires ou déprimantes. Elle sait voir la vérité en face pourtant, parfois, dans certaines situations. Mais elle préfère toujours se raccrocher à la lumière au bout du tunnel. Et parler, ce n’est définitivement pas quelque chose de compliqué pour la jeune femme. Les mots sortent de sa bouche avec une rapidité déconcertante, encore plus lorsqu’elle se lance sur le sujet de son mariage à venir. Elle est heureuse Ciara, ça se voit sur son visage. Elle ne met pas longtemps à remarquer que son amie de l’écoute plus cependant. Tara porte son attention sur quelqu’un d’autre, également présent dans la cafétéria. Un interne, que tu connais puisqu’il travaille également ici. Une fois qu’il est passé près des deux femmes, la blondinette ne perd pas de temps avant d’afficher un immense sourire, pleins de sous-entendus. Le regard qu’il y a eu entre la serveuse et le futur médecin n’était pas anodin, et Ciara compte bien savoir ce que cela signifie. Mais immédiatement, la jeune femme face à elle fait comme si de rien n’était. « Oh que non, ne t’imagines pas que tu vas pouvoir esquiver le sujet comme ça ! » C’est une femme douce Ciara, une femme patiente qui met toujours les autres avant elle-même. Forcer quelqu’un à parler quand il n’en a pas envie, quand il n’est pas à l’aise, ce n’est pas dans ses habitudes mais, dans certains contextes, elle peut mettre cette politesse de côté. « Ma chère Tara, tu le bouffais des yeux cet interne, ne me dis pas le contraire. » Elle ne perd rien du grand sourire qui trône sur ses lèvres, trop joyeuse qu’elle est en cet instant. Tout cela ne part pas d’une bonne nouvelle, évidemment. Tara a rencontré cet homme parce que sa mère est malade, parce qu’elle passe son temps dans cet hôpital. L’échange qui vient de se produire entre eux pourtant, n’avait rien de professionnel, il ne s’agissait pas seulement d’un médecin faisant un signe poli à la fille d’une patiente. « Je suis capable de parler de mon mariage pendant des heures, mais là ce n’est plus de ça dont je veux parler. Peut-être que c’est le tien que vais devoir planifier en fait… » Les situations des deux jeunes femmes n’ont rien à voir, mais Ciara tente simplement de faire une blague. Elle, elle est avec Tomas depuis une dizaine d’années, se marier maintenant, c’est une chose qui semble totalement naturelle, puisqu’ils vivent déjà ensemble. Tara n’est pas en couple avec l’homme qui vient de passer, ou si c’est le cas, elle a encore plus de révélations à faire que son amie le pensait. « Plus sérieusement. Je sais qui c’est, ce qu’il fait ici et je sais qu’il s’occupe de ta mère. Donc vous vous connaissez. Mais il y a plus que ça, non ? » Elle est têtue Ciara, parfois un peu trop pour son propre bien. En réalité, tout cela part d’une bonne intention. Elle, elle vit sur un petit nuage, encore plus depuis qu’elle est fiancée, et elle voudrait seulement que ce soit le cas pour tout le monde. Le bonheur des personnes proches d’elle, c’est tout ce qu’elle souhaite.

Tu avais passé littéralement toutes tes soirées ici à l’hôpital pour veiller sur ta mère. Ce qui en soit n’était pas d’une grande nécessité puisque c’était le rôle des médecins, mais tu ne te voyais pas ailleurs qu’ici. D’autant plus que ta mère était plus souvent dans un état second que réellement elle même, mais tu étais toujours là c’était ton rendez-vous quotidien. Et au plus profond de toi même, sans même que tu en sois vraiment consciente tu avais un autre rendez-vous chaque soir, avec l’interne. Tu avoueras bien volontiers que tu ne savais pas vraiment décrire ce qu’il se passait en toi mais à chaque fois que tu le voyais c’était comme-ci tout allait bien ce passer. Même si les derniers mots que tu avais entendu de sa bouche c’était pour te dire que pour ta mère il fallait attendre mais qu’évidemment il n’y aurait pas de miracle. Il avait été franc avec toi, et même cette franchise, n’arrivait pas à te le faire détester. Tu allais certainement perdre ta mère, cela te révoltas et cela te renvoyais systématiquement à ce sentiment d’abandon, il n’y avait que cela qui arrivait à te faire oublier ce bel interne, sans pour autant le détester. Tu avais tellement hésité en répondant à Ciara qu’évidemment cela cachait quelque chose, et elle n’était pas née de la dernière pluie. De quoi tu parles ? Tu continuas pourtant à nier. Je… Nan, je ne bouffais pas l’interne des yeux ! T’es folle il soigne ma mère, c’est un peu… Bizarre comme situation, non ? Elle espérait que Ciara lui dise que c’était totalement bizarre, ce qui lui ferait un peu comme un électro-choque et qu’elle arrêterait de penser à lui. Ca t’allait parfaitement de parler mariage, surtout celui de Ciara, pas le tien, car tu n’as rien en vue … Mais visiblement elle avait trouvé un sujet bien plus croustillant à se mettre sous la dent ! Tu sais très bien que moi et le mariage nous ne sommes pas amis ! Et même s’il y avait quelqu’un dans ma vie et je dis bien SI ! Le mariage ne serait pas au programme et si c’était là cas, c’est que je ne serais plus en possession de mes moyens et tu auras intérêt à remédier à tout cela avant que je fasse quelque chose de stupide. Pas de pression, tu venais juste de lui demander de te sauver des griffes du mariage si jamais ça devait arriver. C’était un peu ta bête noire le mariage car tu n’y trouvais pas d’intérêt, et que tu avais que trop peu d’exemple qui faisait que tu pouvais changer d’avis. Encore une fois Ciara revenait sur le sujet de l’interne. Si pour toi plus signifie qu’il m’a annoncé pas plus tard qu’hier qu’il y avait que trop peu d’espoir pour ma mère et qu’il fallait que je me prépare à... Tu avais commencé ta phrase tellement détendue que tu avais été surprise par les sanglots qui venaient d’apparaître sans prévenir. Bref… Non il reste l’interne qui soigne ma mère et ça restera ainsi. De toute façon, c’est un interne... Là il faut comprendre les sous-titres, en règle général tu n’avais pas une haute estime de toi-même, alors avec vos différents milieux il était quasi impossible qu’il s’intéresse à toi hormis la santé de ta mère.