missing your smile (sia)

Le brun s'arrête devant la porte, la regarde, la fixe, mais ne se résout pas à y cogner. Il ne sait pas vraiment pourquoi, mais il est nerveux. En fait, non, c'est faux. Il a une idée de la raison, c'est juste qu'il préfère ne pas y penser. Il n'a pas revu Sia depuis son séjour sur le continent, celui où il lui a rendu visite, un peu après son accident. Cela remonte à un moment déjà. Il espère qu'elle va mieux, mais en doute quand même un peu, au fond de lui. Il ne se demande même pas vraiment pourquoi il n'a pas eu de nouvelles d'elle. Est-ce qu'elle sait qu'il est de retour? Il est vrai qu'il n'a même pas encore prit la peine de passer chez elle, depuis son arrivée sur l'île. Il lui a laissé un message ou deux, c'est vrai, mais ce n'est pas si étonnant qu'elle n'ait pas répondu. Il la connait assez bien. En tout cas, il l'a déjà bien connu. Aujourd'hui, il a un peu l'impression de ne plus reconnaître personne. Tout est si différent. Ça a été bien égocentrique de sa part de penser que rien n'aurait changé, comme si on allait l'attendre pendant qu'il les avait laissé pendant tant d'années. Quand même, c'est déstabilisant.

Il prend une grande inspiration, la retient un instant, un long instant, puis expire doucement. Peut-être aussi que sa nervosité à l'idée de venir la voir est dû au fait qu'ils sont sur l'île. Peut-être que c'est parce qu'il sait que tout est plus compliqué, ici, ou en tout cas que ça l'a été il y a neuf ans, juste avant son départ. Ils n'en ont pas reparlé sur le continent de ce qui c'est passé entre eux. Il se demande s'ils vont le faire, aujourd'hui. Il se demande s'ils vont le faire un jour. Il s'interroge à savoir si elle en a parlé à d'autres, aussi. Si elle en a parlé à Victoria. Victoria. Elle ne lui a rien dit à ce sujet alors qu'ils étaient au bar, en tout cas.

Il cogne contre la porte à trois reprises. Son coeur bat fort dans sa poitrine à l'idée de revoir celle qui a longtemps été sa meilleure amie, celle qui lui a tant manqué pendant toutes ses années, celle avec qui il n'avait échangé que quelques coups de téléphones depuis sa dernière visite, mais avec qui il avait tant souvent sentit le besoin de discuter. « Je t'en prie, ouvre moi la porte Sia... » murmure-t-il plus pour lui que pour elle.

Tu n'avais pas énormément de regret dans la vie, Sia. Tu avais toujours été dans une ligne de conduite plutôt bonne, tu avais certes ton caractère bien trempé, mais tu n'avais jamais fais de mal à quiconque, jamais été mauvaise, jamais été horrible ou monstrueuse. La seule erreur que tu avais fais dans ta misérable existence ? D'avoir fauté avec ton meilleur ami, avant son départ à l'armée. Tu te souviendrais même plus comment s'est venue en plus. Peut-être la peur de ne jamais plus le revoir ? Peut-être un adieu un peu différent de tout ceux qu'on pouvait imaginer ? En tout cas, c'était bel et bien une erreur. Tu n'aurais jamais dû faire ça, autant toi que lui, surtout qu'il avait une petite amie, une petite amie que tu connais bien. Mais oui, cela s'était produit. Tu n'avais pas pu revenir en arrière donc tu assumais clairement.

Même si cela remontait à bien des années, cela t'avais toujours mis une petite gêne, maintenant, dans ta relation avec lui. Mais avec ton accident tout ça, tu avais mis un peu de côté la situation gênante, qui était resté entre vous deux. Tu avais d'autre chose à penser et cela t'avais quand même fait très plaisir de le voir débarquer à Galway, dans ta maison de convalescence. Tu ne pensais pas le voir ici, tu ne pensais pas le revoir d'ici peu, tout court. Donc oui, cela t'avais fais du bien, même si tu n'avais pas trop souhaité les gens de ton entourage pour ne pas paraître faible, démunie et l'ombre de toi-même. Mais depuis ton retour, hormis quelques messages, tu n'avais pas eu trop de nouvelles ou du moins...tu n'en donnais pas trop, Sia. T'étais comme ça, à harceler les gens de nouvelles, t'es même carrément ermite parfois.

Alors que tu étais sagement occupé dans la cuisine à bosser sur ton ordinateur, bien que le réseau était terriblement mauvais, à t'en faire dresser les cheveux sur la tête, quand tu entends quelqu'un frapper à la porte. Tu lèves un sourcil, te demandant bien qui pouvait venir. Tu penses à un client, mais t'es pas certaine. Tu te lèves donc lentement, une légère grimace de douleur qui étire tes lippes.Tu souffles doucement avant donc d'arriver à mi-chemin, avant d'entendre une voix familière à travers. Ton coeur fait un léger bond de surprise, avant donc d'approcher et de l'ouvrir que légèrement.
« Nolan ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? » Tu es surprise, mais tu restes totalement neutre, comme toujours. T'aimes pas montrer tes sentiments, Sia. T'es un peu froide, normal. Tu t'y attend pas alors oui, tu prend ta carapace lourde et tu fais mine de rien, comme si c'était normal.
« Tu fais quoi sur Daigh ? T'étais pas sensé être encore sur le continent ? » Tu es dubitative, Sia. Tu sais pas ce qu'il fiche ici, surtout sur l'île. Pas que pour te voir, si ? Cela te sembles pas logique.